A propos de l’affaire de Rami Syrianos

Le 31 Janvier 2011, après un braquage ayant eu lieu à la fin d’une vente aux enchères de l’ODDY (Organisme pour la Gestion des Matières Publiques) à Neapoli, Thessalonique, l’anarchiste Rami Syrianos est encerclé puis arrêté par une patrouille de police DIAS. Il est accusé de vol qualifié, d’enlèvement, de vol et de possession illégale d’une arme. Le compagnon Kleomenis Savvanidis est arrêté devant sa maison quelques heures plus tard, puis présenté au procureur. Rami Syrianos revendique la responsabilité de ce braquage, déclarant qu’il est anarchiste et qu’il a commis ce vol dans le contexte de son refus du travail, ajoutant également que son co-accusé n’a absolument aucun rapport avec cette affaire. Par la suite, K.S est remis en liberté sous contrôle judiciaire, Rami est conduit à la prison d’ Ioannina et le procès se fixe initialement pour le 5 décembre 2011 à Thessalonique.

Le 11/11/2011, le compagnon est transféré à la prison de Diavata, en vue de son procès. A son arrivée, on lui demande de se soumettre à la fouille du corps, un processus que le compagnon refuse. La réponse de l’administration pénitentiaire est la mise au mitard et une peine de 10 jours d’isolement, plus un transfert disciplinaire. Ainsi, après un rassemblement dynamique de solidarité devant la prison de Diavata, le 18/11/2011 il est transféré immédiatement, à la prison de Nigrita, à Serres, où on lui demande de nouveau d’enlever ses sous-vêtements, pour recevoir un nouveau refus de sa part. Pour son attitude, on lui impose une nouvelle peine disciplinaire d’isolement de 10 jours, tout en ordonnant que la fouille se fasse par la force. Le 6/12/2011 et pendant que le procès des compagnons est reporté pour le 18/1/2012, Rami est transféré à la prison de Nigrita, où il est encore une fois mis au mitard, pour son refus de subir la fouille de corps, et on lui impose de nouveau une peine de 10 jours d’isolement. Le procès est reporté pour le 26 mars et encore une fois pour le 21mai 2012. Après ce dernier report, de retour du tribunal de Thessalonique à la prison, il refuse de nouveau le processus dégradant de la fouille du corps, ce qui résulte à une nouvelle peine de transfert disciplinaire. Au lieu d’être transféré immédiatement, il se retrouve isolé aux cellules « des nouveau-arrivés », qui n’ont rien de différent du mitard. Ainsi, alors que la peine disciplinaire maximale prévue ne peut pas dépasser les 10 jours d’isolement, le compagnon en fait plus qu’un moi et demi, en attendant le transfert qui lui est imposé.

Réclamant sa sortie de l’isolement et son transfert de cette prison spécifique, Rami commence le 8/5/2012 à s’abstenir des gamelles, puis une semaine après il se met en grève de faim. Malgré le fait que sa santé est gravement atteinte depuis les premiers jours de la grève, il n’est pas transféré à l’hôpital, mais devant les juges, menotté suivant le rituel spectaculaire des forces spéciales de EKAM, où il fait clair son intention de ne pas se présenter au procès tant qu’il est en isolement, et par conséquence en grève de faim. Son décision est soutenue par le deuxième accusé. Les juges reportent le procès d’une semaine, fixant la date pour le 28 mai. Par la suite, le compagnon est transféré à la prison de Larisa et entre dans le quartier B sans problèmes, mettant fin à une grève de faim réussie.

Le procès des compagnons Rami Syrianos et Kleomenis Savvanidis, est prend place finalement le 28 mai 2012, dans une ambiance de solidarité à l’intérieur et à l’extérieur de la salle, et avec une présence importante de tous les types de flics. Les déclarations des accusés, ainsi que des témoins de défense, ont imprégné le procès d’un caractère fortement politique, évoquant soit le braquage, soit les montages de la police et les poursuites pour des raisons politiques. En effet, suivant la déclaration politique de Rami Syrianos la tension a monté, puisque la juge a fortement réagi aux applaudissements des personnes présentes, demandant l’évacuation de la salle, ce qui finalement ne s’est pas réalisé. Le verdict final a été la libération sans aucune condamnation pour K.S. et 8 ans et 8 mois pour Rami. Plus spécifiquement, 8 ans pour l’accusation de vol qualifié et 8 mois pour le reste des accusations, vue que l’accusation d’enlèvement s’est altéré de crime en délit. Le compagnon reste actuellement à la prison de Larisa où il attend le procès en deuxième degrés.

En octobre 2013, il a eu sa première sortie.